Arnbjörn est pire que l'Australine
Tout commence par une journée banale, pas loin d'un bol de nouille. C'est la condamnation prononcée par le Khagan, sur le précédent mandat de Grand Khan, qui a tout déclenché : il n'a pas mâché ses mots et c'est d'une voix aussi claire et sûre que peut l'être celle d'un vieillard qu'il a déclaré une phrase !
Expliquez-moi donc en quoi l'Australine eut été plus terrible que devoir survivre à un séjour prolongé en compagnie d'Arnbjörn (ça se voit que vous n'avez pas travaillé avec lui) ?
Outre le fait qu'il a réussi à dire tout ça d'une traite sans prendre sa respiration, on sent le connaisseur et on comprend la vraie raison qui l'a poussé à changer de Maître des Armées, troquant un yack contre un chaton.
La Duchesse D'Alembic plussune !
Bien sûr, j'aurai mieux fait ne pas rapporter ces mots lors d'une conversation anodine, du moins à la première découpe. C'est la que la Duchesse d'Alembic en a profité pour porter le dernier coup de tronçonneuse :
Pour avoir côtoyé Arnjbörn un court moment, je plussune ses dires.
Remettons les choses en place !
Je connais à peine cette personne et c'était en bon Bouseux que je l'ai aidé. Elle est belle la reconnaissance...
Sa version de son expérience se résume à quelques mots : je l'ai vu avec une ceinture de chasteté et j'ai foncé sur lui, tronçonneuse droit devant, pour le libérer de la ceinture digne d'un esprit aussi pervers que celui d'Aniaya.
Et bien non ! Ce n'est pas la vraie version !
La Duchesse d'Alembic a un lourd passé, commençant à son enfance. Tout petit déjà, sa mère, un peu tarée suite à une mauvaise rencontre avec primitif sauvage, lui a toujours répété ces mots qui l'ont marqué jusqu'à aujourd'hui :
Mon fils, tu seras une fille !
Tout de suite, ça calme.
Mais ce n'est pas fini : après s'être enfui de chez lui, bien qu'il était trop tard pour échapper à l'influence de sa mère, il s'est fait happer par son père qui n'avait pas été assez fou pour rester avec cette femme. C'est là qu'il fit la douloureuse rencontre des Reclus.
Les archives sont rares et les informations très incomplètes concernant cette période. Mais ce que nous pouvons retenir, c'est qu'au lieu de le libérer du joug mental de sa mère, il s'est enfoncé de plus en plus dans un trouble d'identité. La descente dans la folie, digne de l'Irlandais, l'entraîna vers la ceinture de chasteté.
C'est sa faute, pas la mienne !
Et c'est complètement saoul qu'il est venu vers moi pour me demander de le libérer. Ça devait être un lendemain de 11, la tête entre les fesses d'un sbleune, un peu de réalisme lui était monté à la tête et il m'implora de le libérer de cette ceinture pour pouvoir enfin soulager sa vessie !
Oui, parce qu'on n'a jamais dit qu'un fou était intelligent...
Je lui avais bien dit de ne pas bouger, je l'avais même assommé pour éviter tout soubresaut involontaire. Mais il a bougé, et j'ai dérapé, par sa faute ! Depuis, le Duc est une Duchesse, et sa mère est heureuse.
Alors je suis peut-être pire que l'Australine, mais au moins on rigole bien. C'est Faust qui va être content.