Une matinée d'hiver, un sol gelé d'une capitale encore endormie, le décor est posé.
Ce mardi 2 mars offre sa lumière sur le Jardin des fleurs et tous les citoyens du paradigme se lèvent plutot pour lire les brèves. Il se passe depuis quelques jours quelque chose de pas très net. Tous espèrent que les médias relateront enfin des faits probants. Ou est leur cher ministre des affaires etrangères?
Il y a voila près d'une semaine que ce cher haut fonctionnaire fort apprécié par la nation et son parti a plus ou moins disparu. Il est bien passé à son bureau en début de semaine, furtivement à 4 heures du matin pour récupérer son paquet de cigarette qu'il avait oublié mais s'etait aussitot évanouie dans l'obscurité d'une aube encore pesante.
Les rumeurs les plus folles courèrent à son sujet. Certains clampins de Grand Jardin affirmaient que Fenrir s'était fait kidnappé, d'autres de la jet set d'Ocha vous glissaient à l'oreille qu'il n'avait pas supporté les anabolisants des quartiers seeliens de la capitales. Ou encore, à Napline, ou on continuait de cultiver son bout de caillou sans se soucier de rien, car ils n'étaient pas encore informés de la disparition après trois jours, la livraison du courrier se faisant en ballon, ils recevraient l'article dans douze jours pétants.
Ils avaient beaux etre crottés, ils se tournaient vers la question. Certains constats d'assurance relateraient meme que par ce divertissement certains paradigmiens laissèrent tomber des troupeaux entiers de vaches dans des falaises abruptes, tant ils étaient scrupuleusement penchés pour déchiffrer cet article qui n'était pas écrit en patois mais en langage des villes. Langage parlé par une dizaine d'initiés tout au plus au pays vert.
Un coup de fil fut donc passé au ministère de l'information avec la retranscription telle que je vous la fait: "Dites que je suis en plein congrès, et que je suis trop fatigué pour venir à mon bureau." Laisser le paradigme sans ambassadeur ne lui faisait guere froid au yeux. Dans sa ferme on lui avait appris a etre rugueux et tanner sa peau au gré du vent et de la pluie.
Parfois nous recevions des autres pays des nouvelles. "Peuple paradigmien, nous avons bien recu que vous ne nous aimiez pas."
Bref, la puce me fut transmise et en me grattant l'oreille, je me dirigeais non loin de la, à l'adresse qui était écrit sur le bottin au nom de Fenrir Dante.
L'objectif n'était pas de sonner puisque je voulais savoir la vérité. Etait il malade d'une gastro enterite a force d'avoir mangé tous les ferreros en stock au ministere des affaires etrangère? Est il en compagnie d'une multitude de personnes, dénudés et ennivrées par la vinasse si délicieuse de Sicilia, seule réele fierté nationale et seul reel point positif a exporter?
Je decide donc de monter sur les toits pour tenter de vous prendre Ze cliché en premiere page. Non sans peine, je me hisse sur le haut de la batisse ou un étrange monsieur avec des nattes que je n'ai jusqu'a présent jamais observé sur personne d'autre, apprivoisait des pigeons. D'un air pacifique il me fit comprendre d'un signe que je pouvais aller a ma guise sur ce pigeonnier.
Instant crucial, je cible mon objectif sur la fenetre du ministre. Soudain je le vois qu'il s'approche et me devine, ca y est je l'ai dans l'objectif, je zoome:
Clak! Je shoote et analyse à quelque pas de l'immeuble descendu, le cliché.
Dubitatif je fais intervenir un spécialiste pour analyser les symptomes...Fenrir Dante a une poussée d'acnée fulgurante.
Je crois avoir répondu à vos attentes de vérité et de preuves, des petits rien qui bouleversent parfois la politique d'un pays, et peut destabiliser l'équilibre fragile de la paix dans le cybermonde.
Luc TNT, en direct des Jardins des roses
Pour les ragots au coin du feu.