Leçon de savoir-vivre pour Namh et Lorelaï
A l'heure où je bouclais différents papiers dans le journal, un bruit devant la machine à café dans le couloir de la rédac'. Nonchalamment j'vais voir qui peut bien encore bosser à cette heure là, et c'est simplement Madame Potin qui passe la serpillère, assortie comme à son habitude à sa jolie robe collection printemps 78.
Là nous discutons un peu, particulièrement de son ascension dans le journal depuis le remaniement effectué, et la petite place qu'on lui a faite sur les pages 17 et 39, entre la nécro et les appels d'offre publiques. Je ne comprend d'ailleurs toujours pas pourquoi elle s'obstine à vouloir passer la serpillère, plutôt que d'écrire. Surtout avec Arnbjörn qui travaille ici, c'est un peu comme vouloir remplir une moto avec un réservoir percé...
Mais elle l'aime sa serpillère Madame Potin, elle me dit que bientôt les couleurs seront assez passées pour qu'elle puisse s'en faire une robe. Et puis là, en plein milieu de la conversation, elle se frappe le front et me félicite pour le mariage de ma fille, s'excuse de ne pas y avoir penser avant.
Et là, c'est le drame.
J'apprends le mariage de ma fille par Madame Potins! Bon, qu'elle me donne le nom du dernier bishô empalé par Shinryu (comprenez ce que vous voulez par empalé, je décline toute responsabilité), je veux bien, mais m'annoncer le mariage de ma fille...
M'sieur Namh, la moindre des courtoisies aurait tout de même été de vous adresser à moi pour me demander la main de ma fille! Ô je vous l'aurez pas refusé loin de là, si tel et son désir je l'accepterai, mais quand même, la chair de ma chair et vous faites ça dans mon dos! J'ai pas l'air bête maintenant devant Madame Potin qui sait plus où se mettre en voyant ma réaction...
Quant à toi ma fille, inviter ton père, ça t'est pas passé par la tête? Déjà que c'est assez dur comme ça de voir que ta mère a perdu la mémoire et en même temps le chemin de la maison, mais la tu perds le sens de la famille ma fille...par contre tu me fais économiser un beau cadeau de mariage, dirait un palladionaute.
Tout ça pour dire, le savoir-vivre c'est primordial, nom d'un sbleune. Maintenant il ne me reste plus qu'à offrir un beau manche pour la serpillère de Madame Potin si je veux qu'un jour elle puisse à nouveau me regarder dans les yeux...